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Rencontre nationale 2024 des associations et opérateurs de la résorption des bidonvilles

Une centaine de personnes, travailleurs sociaux, médiateurs scolaires, médiateurs sanitaires, responsables d'équipe et chercheurs académiques, issues de 40 associations, étaient venues de toute la France le lundi 22 avril 2024 à la Tour Séquoia de la Défense pour participer à cette nouvelle rencontre nationale. Retour sur une journée d’échanges nourris, tournés vers l'action.




Manuel Demougeot, Directeur de la mission résorption des bidonvilles, a ouvert la rencontre en rappelant que cette journée s’inscrivait dans la continuité de la précédente rencontre qui a eu lieu le 16 mars 2023, et en présentant les objectifs de la journée : prendre du recul, mieux connaître les outils, échanger et se rencontrer.


Il est également revenu sur quelques faits significatifs de l’année écoulée : la progression du changement de paradigme porté par l’Instruction de 2018, par exemple à Bordeaux ou Angers, le doublement des effectifs de médiation scolaire à horizon 2025, un meilleur accès à l’eau et aux soins, les avancées de la lutte contre l’antitsiganisme, ou encore les liens accrus avec le Conseil de l’Europe. Il a rappelé la nomination récente de Jérôme d’Harcourt comme délégué interministériel et le soutien renouvelé de la Dihal aux actions de terrain de résorption des bidonvilles.

Manuel Demougeot, Directeur de la mission Résorption bidonvilles de la Dihal

La matinée a ensuite été consacrée à des échanges avec des auteurs de l’ouvrage collectif, L'État et la pauvreté étrangère en Europe occidentale : Trajectoires de migrants 'roms' roumains en Espagne, France et Italie (Presses Universitaires de Rennes) : Olivier Legros, professeur à l'Université de Tours, Marion Lièvre, maître de conférences à l'Université Bordeaux-Montaigne, et Tommaso Vitale, sociologue et doyen de l’École urbaine de Sciences Po.


Olivier Legros a débuté par une présentation générale de l’ouvrage et de son objectif qui est d’exposer les effets des politiques publiques sur les personnes vivant en bidonville. En particulier, il insiste sur le fait que la politique de résorption peut parfois s’interposer dans des dynamiques de sociabilisation préétablies (cercle familial, de voisinage, professionnel) et diluer ces dernières.


Marion Lièvre complète en explicitant l’importance, à ses yeux, d'une part, de prendre en considération le contexte historique et communautaire, sans pour autant tomber dans le culturalisme, et, d'autre part, d’inscrire les personnes dans un parcours qui leur est propre afin d’adapter les approches et les méthodes à ces dernières.


Échanges avec les intervenants (ici, question de Clément Étienne, coordinateur du programme Bidonvilles de Médecins du Monde 93)

Enfin, Tommaso Vitale est revenu sur l’histoire économique de la Roumanie, pour comprendre les stratégies des personnes, ce qui est nécessaire pour penser les politiques publiques. Il relève notamment que la ségrégation spatiale entre zones urbaines et rurales persiste, impactant particulièrement les populations dites roms qui se trouvent souvent exclues des centres villes. Cette exclusion conduit à un repli sur des activités informelles pour assurer leur subsistance. Cependant, une intégration segmentaire émerge, caractérisée par des stratégies de survie combinant ressources, activités et territoires, à l'échelle régionale voire européenne. Ce phénomène témoigne de la capacité d'adaptation de ces communautés face aux défis socio-économiques.

Tommaso Vitale, sociologue et doyen de l’École urbaine de Sciences Po

L'après-midi était davantage tourné vers une approche opérationnelle, mettant en avant les outils disponibles pour la résorption des bidonvilles, à commencer par le recours possible, dans certaines circonstances, au Défenseur des droits. Marc Loiselle, directeur des affaires publiques de l’institution, et Ratiba Aboufares, juriste et chargée de mission, sont ainsi revenus sur les missions du Défenseur des droits : contentieux, saisine, actions menées en parallèle de celles des avocats, associations et juges. Ils ont rappelé le large champ de compétences du Défenseur des droits qui, de fait, peut recouper plusieurs sujets liés à la résorption des bidonvilles : scolarisation, hébergement, discrimination, refus de soins… Ratiba Aboufares a notamment exposé les différentes ressources disponibles en ligne pour accompagner les opérateurs dans leurs démarches (cf. lien plus bas). 

Ratiba Aboufares, juriste et chargée de mission au Défenseur des droits, et Marc Loiselle, directeur des affaires publiques

Ensuite, un reportage Toutes et tous à l'école ! consacré au programme de médiation scolaire pour les enfants vivant en bidonvilles a été projeté. Jean-Paul Bachelot, conseiller éducation et droits de l’enfant à la Dihal, a présenté les chiffres clés du programme (42 médiateurs en 2023, 70% des élèves sont assidus, des postes supplémentaires prévus pour la rentrée 2024/2025).

Jean-Paul Bachelot, conseiller éducation et droits de l’enfant à la Dihal

La dernière session de la journée a démarré par un point sur la plateforme Résorption-bidonvilles par Salomé Martin-Darras, chargée de déploiement à la Dihal, et l’utilisation des différentes fonctionnalités du site. Alexandre Viscontini, conseiller emploi à la Dihal, et Mélanie Laborde de SocialCoBizz ont ensuite fait un point sur l’aspect emploi et notamment sur les groupes de travail en cours, en particulier sur l'emploi saisonnier.


Dans une dernière séquence, Julien Muller et Célia Mougel de CNDH Romeurope ont fait une présentation du droit au séjour des citoyens européens et les droits liés à ce statut.

Dernière séquence avec : Julien Muller et Célia Mougel du CNDH Romeurope, Alexandre Viscontini, conseiller Emploi à la Dihal, Mélanie Laborde de SocialCoBizz et Salomé Martin-Darras, chargée de déploiement de la plateforme Résorption-bidonvilles


Pour aller plus loin :


·         Replay en ligne :



·         Ressources du Défenseur des droits :

o    Dispositions législatives dites « anti-squat » : Avis 22-07 du 25 novembre 2022 ; Avis 23-01 du 23 janvier 2023 ; Décision 2023-157 du 13 juillet 2023 portant observations devant le Conseil constitutionnel 


·         Si vous avez des questions pratiques, n’hésitez pas à solliciter l’espace d’entraide de la plateforme Résorption-bidonvilles 


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Pôle Résorption des bidonvilles

Délégation interministérielle à l'hébergement

et à l'accès au logement

Grande Arche de la Défense

92 055 LA DEFENSE Cédex

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