top of page

Le recours à l'habitat intercalaire en sortie de bidonvilles : les enseignements d'un séminaire organisé à Montpellier

Mercredi 13 décembre à l'initiative de l'association Quatorze était organisée à Montpellier une journée d'échanges sur la mobilisation de logements et terrains vacants, une des solutions pour résorber les bidonvilles. Une rencontre riche d'enseignements sur les conditions de réalisation et réussite de ce type d'opérations, nourris d'expériences concrètes.



L'habitat intercalaire consiste à mobiliser un bâti ou un terrain vacant afin de proposer un cadre de vie plus digne aux personnes en bidonville ou à la rue et ainsi leur permettre de se projeter dans un parcours d'insertion plus facilement. 


Dans un contexte de tension sur l'hébergement et le logement dans toutes les métropoles françaises, l'habitat intercalaire fait partie du panel des solutions à déployer pour répondre à l'amélioration et la sécurisation des conditions de vie et in fine résorber les bidonvilles. La cible reste l'accès à une solution pérenne dans l'esprit du Plan Logement d'Abord.



Le séminaire organisé par l'association Quatorze (dont vous pouvez retrouver le programme en bas de l'article), en lien avec les acteurs locaux de la résorption des bidonvilles (ville de Montpellier, préfecture, Fondation Abbé Pierre, commissaire régional à la lutte contre la pauvreté) et auquel a pris part la Dihal, a réuni des acteurs de terrain non seulement de la Occitanie mais aussi venant de toute la France (M. Prochasson, élu à Nantes métropoles,  Marie Le Pogam, sociologue à l'université de Toulouse, Thomas Coudrette de l'agence intercalaire à Toulouse, Mickael Jacques et Merril Sinéus pour le projet du Mesnil à Stains, Morgan Garcia du collectif Dédale  à Bordeaux, l'association ALPIL de Lyon, Secours catholique, AREA de Montpellier...). Les témoignages et retours d'expérience ont mis en lumière plusieurs points saillants qui rendent possible l'habitat intercalaire.


  1. Le projet social est central. Le dispositif doit évidemment être en adéquation avec le projet de vie des personnes à la fois sur la durée de l'accompagnement et la vie en collectif qui y est souvent proposée. Il doit également prendre en compte toutes les dimensions : santé, éducation, phénomène d'emprise, travail...

  2. Tout espace vacant privé ou public peut être mobilisé, du moment qu'il est disponible plusieurs années et que les travaux d'aménagement à engager sont raisonnables par rapport à la durée du projet. Les exemples ne manquent pas : un appartement à Lyon, un petit terrain (une dent creuse de 500 m2) dans un secteur résidentiel à Rennes, un immeuble à Toulouse, une maison à Montpellier... Les différentes expériences ont démontré que les opérations immobilières d'envergure demandent du temps (processus d'achat, élaboration du projet...) même si les personnes à l'initiative de l'opération souhaiteraient que ce temps soit court ce n'est pas le cas dans les faits. Par ailleurs, les solutions juridiques existent, sont connues et éprouvées pour encadrer l'occupation du lieu (commodat, convention d'occupation précaire...).

  3. Les partenaires à mobiliser le temps de l'habitat intercalaire et pour anticiper la suite sont multiples. De manière évidente, un dialogue est à établir avec le propriétaire mais aussi la collectivité pour s'assurer que l'arrivée de nouvelles personnes dans la ville est possible par rapport à l'environnement immédiat et l'équilibre du quartier. Lorsque le projet est concerté avec les services de l'État, cela peut faciliter les recherches de solution pérenne en hébergement ou logement. Enfin, au cours de la vie du lieu, le duo d'acteurs « gestionnaire du lieu » et « accompagnateur social » semble indispensable pour couvrir l'ensemble des problématiques et besoins.


Cette réflexion autour de l'habitat intercalaire à Montpellier, complémentaire d'autres actions comme le village d'insertion de La Rauze [voir l'article Rencontre avec Sarah El Ouanzi, coordinatrice au sein du terrain d'insertion de la Rauze] s'inscrit localement dans le cadre plus large des travaux préparatoires à une stratégie partenariale Zéro bidonvilles en cours d'élaboration. La Dihal accorde une attention toute particulière à cette démarche, en application directe de l'instruction du gouvernement du 25 janvier 2018, et y apporte son soutien, notamment financier à travers les crédits de l'enveloppe nationale dédiée à la résorption des bidonvilles.



Pour aller plus loin, des ressources sur les projets présentés au séminaire :

Comments


Pôle Résorption des bidonvilles

Délégation interministérielle à l'hébergement

et à l'accès au logement

Grande Arche de la Défense

92 055 LA DEFENSE Cédex

bottom of page